LECTURE

1914|1918 maux à mots...

Les lettres sélectionnées par le TCS pour la lecture "1914|1918 maux à mots..." sont en partie issues des fonds d'archives privées, conservés aux Archives départementales des Pyrénées-Orientales.
 

De la terreur d'un soldat à la naïveté d'un enfant de 8 ans, cette lecture de correspondances diverses nous plonge à la fois sur le front, dans l' enfer des tranchées ou dans le quotidien d'une famille cérétane entre 1914 et 1918.

Chacun exprime ses maux, ses doutes et ses espoirs avec ses mots.

 

> La lecture mêle plusieurs voix et des scènes filmées viennent rythmer l'ensemble. Vidéos réalisées par Laëtitia Lazizi.

 

> Durée : 30 minutes (adaptable).

 

Extraits

« Je viens d'apprendre par les journaux que Dunkerque vient d'être de nouveau bombardée. Nous sommes dans une grande inquiétude Martine et moi, d'autant plus plus que ni de Monsieur Nacré ni de toi n'avons reçu de dépêche... »

 

« ...Malgré la barbe qui me défigure un peu, je crois que vous allez bien me reconnaître tout de même. Je n'ai guère changé.
Nous ne nous inquiétons pas trop d'ailleurs à la guerre et en avons bien pris notre parti.
Ne vous chagrinez pas là-bas. Nous vous reviendrons sous un jour nouveau, un peu mûris de caractère mais toujours les mêmes... »

 

« C'est vrai que les boches doivent avoir des pertes énormes mais nous autres nous les voyons pas.

On voit passer beaucoup de blessés et ce doit être de même de leur part car on ne fait, depuis cinq jours, que combattre coûte que coûte.
C'est une résistance qu'il nous faut faire et employer tout le sang-froid possible pour tenir tête à pareils phénomènes qui incendient tout ce qui résiste... »

 

« Mon cher papa,
J'arrive de l'école j'ai un moment pour t'écrire et te dire que le maître est bien content de moi. A Céret il y a à l'école des frères 30 blessés en convalescence. Madame Bardou vient tous les jours de son château pour les soigner avec des cérétanes. Mme Bénezis nous a dit que son mari était dans les tranchées et qu'elle avait reçu une lettre de lui hier.

Il me tarde que tu reviennes pour aller chercher des asperges, des escargots et de la salade. »

 

« Je pense souvent que tu dois être à court de chemises. Si tu en as de déchirées envoies les moi je t'en enverrai des plus solides et plus chaudes. As-tu besoin de tes gants d'hiver de deux ou trois paires de chaussettes de laine ? Dis-moi ce qui te manque en ayant soin de bien répondre à mes dernières questions car je compte, si ma santé le permet, d'aller avec le petit passer les vacances de Noël à Perpignan et je t'enverrai ces articles de là-bas... »

 

« ...C'est pourquoi maintenant il y a lieu de s'étonner de rien et je crois que comme moi tu aurais trouvé l'impression aussi drôle que naturelle si tu avais vu comme j'ai vu pour la première fois une femme facteur. Ainsi, pour la contrée de Céret à Taillet, le facteur étant mobilisé, c'est sa femme qui assure le service. Elle porte le sac à lettres en bandoulière comme un vrai facteur quel est, ou factrice, il n'y a que l'uniforme qui diffère... » 

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